La vie des Châteaux et de la terre de Bouteville

 Deux ans plus tard, les protestants étaient encore maîtres de Bouteville et la garnison du château était commandée par le capitaine Bretauville, un des plus actifs parmi les chefs protestants de l'Angoumois. Au mois de juillet, comme l'assassin de l'amiral Coligny, Besme, revenait d'Espagne, où il avait été accomplir une mission du duc de Guise, il fut arrêté et tué, près de Jarnac, par une partie de la garnison de Bouteville.

20 Rénovation du Château de Bouteville (2009).

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Pendant la lutte que le roi Henri IV dut soutenir contre les ligueurs, le fils aîné du seigneur de Bouteville, François de Montmorency, seigneur du Hallot, fut un des plus chauds partisans du roi de France ; il se comportera vaillamment à Arques et à Ivry et assista au siège de Paris. Blessé grièvement au siège de Rouen, il se rétablissait lentement à Vernon, lorsqu'il fut assassiné par le marquis d'Allègre; il n'avait que trente-six an

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Le frère cadet de du Hallot, Louis de Montmorency, qui fut seigneur de Bouteville, fut un digne représentant de cette famille l'une, des plus illustres de France. A l'âge de vingt-neuf ans, il suprennait la ville de Senlis, qui avait été entraînée dans la parti de la Ligue par son évèque, Guillaume Rose, et, pour conserver au roi de France la possession de cette ville, il appela à son secours son cousin, Montmorency-Thoré, qui lui amena quelques gentilshommes de l'Ile de France et de la Picardie

22  Rénovation du Porche - Château de Bouteville (2009).

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Les Ligueurs, ayant à leur tête le duc d'Aumale, vinrent mettre le siège devant Senlis au nombre de douze mille. Les munitions commençaient à manquer aux défenseurs de la place, lorsqu'ils furent très opportunément secourus par La Noue, qui infligea aux Ligueurs une sanglante défaite. Afin de récompenser Louis de Bouteville, le Roi Henri III lui donna le gouvernement de Senlis et le mit à la tête d'une compagnie de cinquante hommes d'armes (1589).

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 L'année suivante, pendant que le roi Henri IV assiégeait Paris, les Ligueurs tentèrent de nouveau de s'emparer de Senlis par suprise mais cette tentative fut déjouée par la vigilance du gouverneur.

Lorsque le roi Henri IV fit son entrée dans Paris, ce fut Louis de Montmorency qui pénétra le premier dans la ville à la tête des lansquenets. Il fut nommé vice-amiral de France et représenta la noblesse de Senlis aux Etats-Généraux de 1614.

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De son mariage avec Charlotte-Catherine de Luxé, Louis de Montmorency laissa cinq enfants, dont le cadet, François, prit le titre de seigneur de Bouteville. Ce dernier est surtout célèbre pour s'être battu en duel, malgré les édits, contre le marquis de Beuvron, ce qui lui valut d'être condanné à mort et exécuté en place de grève.

Malgré les démarches les plus pressantes, le cardinal de Richelieu s'était montré inflexible

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Cependant, si les Montmorency continuaient à porter le titre de seigneurs de Bouteville, la chatellenie de Bouteville était sortie depuis longtemps de leurs maison. Dès l'année 1550, cette terre avait été engagée à Galéas Pic de la Mirandole, seigneur italien qui avait rendu de grands services à l'armée française et qui était ensuite venu se fixer en france.

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Ayant remboursé aux héritiers de Galéas la somme que ce dernier avait payée lors de l'engagement, le roi Henri IV ordonna, en 1593, la revente du domaine de Bouteville, qui fut acquis par messire  Bernard de Béon , seigneur du Massès, moyennant le paiement d'une somme de 50.577 écus 53 sols.

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Messire Bernard de Béon, seigneur du Massès, épousa en premières noces, en 1572  la veuve de Jean de Lary , Gabrielle de Marrast  . Elle décèda en 1585 et  épousa en secondes noces Louise de Luxembourg, fille aînée de Jean de Luxembourg, comte de Ligny et de Brienne et de Guillemette de la Mark. Il devint maréchal de camp. C'était un homme remarquable, qui fut conseiller du roi en ses Conseils d'Etat et privé,  en 1589 fut  lieutenant-général des armées, gouverneur des provinces d'Angoumois, Aunis , Saintonge et limousin et chevalier du Saint-Esprit, qu'il conserva jusqu'à sa mort en 1608.

Il s'engagea à payer les 26577 écus qui étaient dûs aux héritiers de Pic de la Mirandole, à verser au trésor Royal 200000 écus comptant, et fin, comme les bâtiments étaient complètement en ruines, à employer 4000 écus pour la reconstruction des bâtiments.

En 1593, par contrat en date du 6 Avril, il acquit le domaine de Bouteville, dont la revente avait été ordonné par Henri IV, et prit le titre de baron et marquis de Bouteville, bien que les Montmorency, qui pourtant ne possèdaient plus le domaine, aient continué à porter ce titre.

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Le château de Bouteville était toujours l'ancien manoir féodal, réparé, tant que mal, par le comte Jean d'Angoulême. Afin d'avoir une demeure digne de leur haute situation, Bernard de Béon du Massès et Louise de Luxembourg firent abattre ce vieux témoin de l'invasion étrangère et de nos discordes civiles et élevèrent à sa place la grandiose construction dont subsiste encore des restes imposants.

Il lègua son coeur à la ville de Saintes.

Louise de Luxembourg survécut encore environ 40 ans à son mari, et mourut dit-on, au château, âgé de 80 ans, le 4 juin 1647.