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    Ancien canton de Barbezieux-Saint-Hilaire

     Sauvegarder notre passé.

    Blog de sylviebernard-art-bouteville : sylviebernard-art-bouteville, Canton de Barbezieux-Saint-Hilaire

    Le canton de Barbezieux comprend les dix-sept communes suivantes:

    Angeduc (137 hab.), Barbezieux-Saint-Hilaire (4774 hab.), Barret (920 hab.), Berneuil (323 hab.), Brie-sous-Barbezieux (117 hab.), Challignac (308 hab.),  Guimps ( 474 hab.), Lachaise 310 hab.), Ladiville (116 hab.), Lagarde-sur-le-Né (181 hab.), Montchaude (528 hab.), Saint-Aulais-la-Chapelle (228 hab.), Saint-Bonnet (372 hab.),  Saint-Palais-du-Né (283 hab.), Saint-Médard (305 hab.), Salles-de-Barbezieux (457 hab.), Vignolles ( 188 hab.).

    Le canton de Barbezieux, situé au sud de l'arrondissement de Cognac, comprend tout le nord-ouest de l'arrondissement. Il est de forme très irrégulière; alors qu'au nord-ouest, le territoire des communes de Saint-Palais et de La Chaise s'enfonce, comme un coin, entre le canton de Segonzac et le département de la Charente-Inférieur, au sud, les communes de Challignac et de Berneuil séparent le canton de Baignes de celui de Montmoreau.

     

    Dans le canton de Barbezieux, les accidents de terrain sont moins accentués que dans l'arrondissement d'Angoulême; cependant, dans le sud, on sent que l'on approche de la ligne de partage des eaux entre les bassins de la Charente et de la Gironde, et dans la commune de Berneuil, on trouve des collines élevées dont certaines dépassent l'altitude de cent-soixante mètres.

    Le canton de Barbezieux appartient entièrement au bassin de la Charente; mais ses eaux empruntent deux bassins secondaires différents pour rejoindre le fleuve.

    Les cours d'eau de la partie oriantale coulent en général du sud au nord et vont rejoindre le Né, qui sert de limite septentrionale au canton et le sépare des cantons de Châteauneuf et de Segonzac. Les principaux de ces cours d'eau sont le Lamaury, qui prend sa source dans la commune de Passirac, canton de Brossac, et rejoint le Né, dans la commune de Ladiville, après avoir traversé les commune de Berneuil, Brie, Challignac, Saint-Aulais, Angeduc et Saint-Bonnet et le Beau qui, sorti également du canton de Brossac, va se jeter dans le Né, dans la commune de Saint-Médard, après avoir reçu le Condéon.

     

    Le principal cours d'eau de la partie occidentale est le Trèfle, qui sort de la commune de Reignac et va rejoindre la Seugne, afluent de la Charente, dans le département de la Charente-Inférieure.

    La partie orientale du canton est beaucoup plus boisée que la  partie occidentale, dans laquelle la commune de Montchaude, seule, possède des bois importants.

    Le canton de Barbezieux est essentiellement agricole et  l'industrie y est presque nulle. Les eaux-de-vie qu'on y récolte sont classées comme eaux-de-vie de Petite-Champagne; cependant la reconstitution des vignobles n'est pas aussi avancée qu'on serait tenté de l'espérer.

    Barbezieux-Saint-Hilaire

    Ce canton est limité au nord par les cantons de Châteauneuf et de Segonzac, à l'est, par les cantons de Blanzac et de Montmoreau, au  sud, par le canton de Brossac, et à l'ouest, par le canton de Baignes et le département de la Charente-Inférieure.

    Documentations : Historique et communale de la Charente. J. Martin-Buchey de 1914-1917

    Barbezieux-Saint-Hilaire

     

     

     

    Mme Sylvie Bernard,  photographe amateur.

      Huile sur toile. Peintre Sylvie BERNARD

     

    Barbezieux-Saint-Hilaire

    www.mairie-barbezieux.fr

    www.annuaire-mairie.fr/ville-barbezieux-saint-hilaire.html

     

     

     

     

    Commune de Barbezieux

     

    Des les premiers temps du Moyen-Age, la seigneurie de Barbezieux était des plus importantes et ses seigneurs prétendaient au titre de princes. Le premier de ces seigneurs qui nous soit connu est Alduin 1er, qui vivait dans les premières années du onzième siècle.

    Les descendants d'Alduin se succédèrent dans la seigneurie de Barbezieux jusque vers le milieu du quatorzième siècle. Le nomenclature de cette longue suite de seigneurs ne présenterait aucun intérêt: nous  ne citerons donc que ceux dont le nom se rattache à quelques actes importants.

    Barbezieux-Saint-Hilaire

    Richard de Barbezieux, que certains auteurs placent au quatorzième siècle, mais qui bien plus vraisemblablement vivait au douzième siècle, peut être classé parmi les meilleurs troubadours de son époque. Ses poésies, dont plusieurs sont parvenues jusqu'à nous, sont des plus remarquables.

    Audouin IV  soutient Aimar d'Archiac dans sa lutte contre le comte d'Angoulême et partagea sa défaite. Il eut pour héritier son fils aîné, Itier II, qui mit fin aux difficultés existant entre les comtes d'Angoulême et les seigneurs de Barbezieux par une transaction du 20 juillet 1239. Par cette transaction, Itier II renonçait pour lui et pour  ses successeurs à ses prétentions sur la seigneurie de Merpins; en échange, le comte d'Angoulême, Hugues de Lusignan, abandonnait les droits féodaux qu'il prétendait avoir sur les terres de Roissac, de Marville et de Gensac.

    La dynastie des premiers seigneurs de Barbezieux s'éteignit en la personne de  Henry de Barbezieux, qui mourut sans postérité, vers le milieu du quatorzième siècle. La baronnie de Barbezieux revint alors à Geoffroy de la Rochefoucauld, petit-fils d'Itier II par sa mère Agnès.

    Barbezieux-Saint-Hilaire

    Le petit-fils de Geoffroy, guy de la rochefoucauld, eut à lutter dans sa vieillesse contre une bande d'aventuriers, auxquels le long coutelas dont ils étaient armés a fait donner le nom de Cottereaux.

    Une nuit ces bandits firent irruption dans le château de Barbezieux, se saisirent du vieux seigneur et l'assommérent. Guy de la Rochefoucauld laissait six enfants. Par son testament il désigna pour son héritier son fils Jean de la Roche, qui, désireux de venger la mort de son père, se mit à la tête des milices communales auxquelles on donnait le nom de Francs-Taupins, et réussit à rendre au pays la paix et la sécurité. Jean de la Roche fut, du reste, un grand capitaine, qui aida puissamment le roi Charles VII à chasser les Anglais de France.

    Il laissa deux enfants, Georges et Marguerite. Georges succéda à son père et mourut sans postérité en 1457. La seigneurie de Barbezieux revint alors à sa soeur, Marguerite, qui épousa son cousin Jean de la Rochefoucauld et, par ce mariage, réunit dans le mêmes mains les immenses domaines de la famille.

    Barbezieux-Saint-Hilaire

    Jean de la Rochefoucauld fut un  fidèle allié du roi Louis XI, auquel il prêta son concours le plus efficace pour l'aider à reconquérir la Guyenne. Il mourut en 1472, laissant pour héritier son fils unique, François.

    Ce dernier étant mineur, sa mère, Marguerite, administra ses domaines jusqu'à sa majorité. C'était une femme intelligente et de grand coeur, qui a laissé dans le pays les meilleurs souvenirs. Pendant qu'une famine désolait la contrée, elle n'hésita pas à distribuer à  ses vassaux du blé et d'autres secours. Afin de procurer du travail aux ouvriers malheureux, elle fit construire le château de Barbezieux, dont il subsite encore aujourd'hui des restes imposants.

    François de la Rochefoucauld, qui avait eu l'honneur d'être le parrain du roi François 1er, mourut en 1516. De son mariage avec Louise de Crussol il laissa deux enfants, François et Antoine. L'aîné, François, hérita de tous les biens de son père ; mais, par un partage du 7 juin 1518, il céda la baronnie de Barbezieux à son frère, Antoine.

    Ce dernier administra sagement la baronnie pendant près de vingt ans. Il mourut en 1537, laissant Barbezieux à son fils aîné, Charles. 

    Barbezieux-Saint-Hilaire

    Charles de la Rochefoucauld fut un des plus remarquables parmi les seigneurs de Barbezieux. En 1548, pendant les troubles  de la gabelle, il sut éviter, par sa fermeté, que l'inssurrection  se propageât sur ses domaines, et, lorsque les gendarmes d'Albret eurent été défaits par les insurgés, il leur donna asile.

    L'anecdote suivante montre bien quelle était la noblesse de son caractère. Il venait de remettre un état de ses services au roi Henri III, qui l'avait décoré de l'ordre du Saint-Esprit :

    << Je ne vois là, lui dit le roi, que les sièges et batailles où vous vous êtes trouvé sous les règnes de mon père et de mon aïeul.

    - Sire, répondit le guerrier, nous combattions alors contre les Espagnols et les Anglais. Contre qui avon-nous combattu depuis, à Saint-Denis, à Dreux, à Jarnac, à Moncontour ? J'y ai vu 80 000 Français partagés en deux camps, sous les plus braves capitaines de l'Europe, se jeter les uns sur les autres et s'égorger. Peut-on compter au nombre de ses services le massacre de ses frères ? >>.

    Barbezieux-Saint-Hilaire

     Charles de la Rochefoucauld mourut le 15 juin 1583, ne laissant que trois filles.

    L'aînée, Françoise, avait épousé Claude d'Espinay, comte de Duretal, mais ce dernier étant mort en 1578, avant Charles de la Rochefoucauld, ce fut son fils aîné, Charles d'Espinay, qui hérita de la baronnie de Barbezieux, en 1583.

    Charles d'Espinay mourut lui-même sans postérité en 1598, et  Barbezieux passa alors entre les mains du maréchal de Shomberg, qui avait épousé Françoise d'Epinay, soeur de Charles.

    Le maréchal, qui fut un des hommes les plus remarquables de son époque, était aussi fin diplomate que brave capitaine. Nommé successivement ambassadeur en Angleterre, puis en Allemagne, il devint par la suite surintendant des finances. Mis ensuite à la tête de l'armée, il eut l'honneur de chasser les Anglais de l'Île de Ré et gagna la bataille de Castelnaudary, qui mit fin au soulèvement du Languedoc contre l'autorité royale.

    Schomberg était également d'un caractère libéral et généreux, ainsi qu'en témoigne le fait suivant, qu'on se plaît à citer. Un jour, pendant qu'un de ses intendants lui comptait une somme  importante, un de ses officiers, qui était présent, ne put s'empêcher de murmurer à mi-voix : << Avec cela, je serais heureux toute ma vie. - Soyez heureux >>, lui répondit Schomberg, qui avait entendu, et il le contraignit à accepter la somme.

    Barbezieux-Saint-Hilaire

    Après la mort du maréchal de Shomberg (1632 ), la baronnie de Barbezieux fut acquis par Claude Vignier, marquis de Mirebeau et président du Parlement de Metz, qui la céda au cardinal de Richelieu. 

    L'acquisition de Barbezieux par le cardinal de Richelieu fut une bonne fortune pour la contrée, qui en retira de nombreux avantages. Des travaux considérables fut entrepris et la route de Paris à Bordeaux, qui traverse Barbezieux, fut grandement améliorée.

    Un projet de canal reliant la Gironde à la Seudre ne put être exécuté du vivant du cardinal et fut abandonné après sa mort.

    Après la mort du cardinal, des difficultés s'élèvèrent entre son neveu et légataire universel, Armand de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu, et la maison de Sorbonne. Cette dernière fit condanner le duc à lui verser une somme considérable. A  la suite de cette condamnation, la seigneurie de Barbezieux fut saisie et mise en vente.

    La procédure traina en longueur et ce fut seulement le 23 juillet 1677 que l'adjudication peut avoir lieu, la seigneurie de Barbezieux fut acquise, moyennant une somme de deux cent soixante mille livres, par Michel le Tellier, seigneur de Louvois, garde des sceaux du roi Louis XIV.

    Barbezieux-Saint-Hilaire

    Par lettres-patentes du mois de janvier 1678, le roi érigea en marquisat la baronnie de Barbezieux en faveur de son ministre.

    Michel Le Tellier fut un grand ministre, qui rendit d'importants services au pays ; mais on peut lui reprocher d'avoir été l'un des principaux instigateurs de la Révocation de l'Edit de Nantes.

    Après la mort de Michel Le Tellier, le marquisat de Barbezieux revint à son fils, le célèbre marquis de Louvois, qui fut ministre de la guerre du roi Louis XIV et qui, par le remarquable organisation qu'il sut donner aux armées, permit au roi de soutenir victorieusement de grandes guerres et de tenir tête à Europe entière coalisée contre la France.

    Barbezieux-Saint-Hilaire

    Notre cadre est trop restreint pour que nous puissions nous étendre longuement sur la vie de ce grand ministre et sur les institutions qui transformèrent profondément l'armée française. Nous dirons seulement quelques mots de son caractère.

    C'était, d'après certains historiens de l'époque, le plus grand et le plus brutal des commis. Il porta dans l'administration un caractère ardent et un zèle impétueux, stimulés par l'ambition et soutenu par une infatigable activité.

    Son troisième fils, Louis-François-Marie Le Tellier lui succéda dans le marquisat de Barbezieux, et fut également ministre du roi Louis XIV.

    Il est connu dans l'histoire sous le nom de marquis de Barbezieux. Il était loin d'égaler son père; car, s'il avait quelques qualités, il avait de grands défauts qui les annihilaient; c'était un homme léger, qui préféra toujours ses plaisirs aux affaires. Il mourut âgé seulement de trente-trois ans. 

    Comme il ne laissait pas de postérité, le marquisat de Barbezieux revint à son frère puîné, Camille Le Tellier, plus connu sous le nom d'abbé de Louvois. A cette époque, la seigneurie de Barbezieux était une terre considérable, dont dépendaient vingt-cinq paroisses et qui produisait quinze mille livres de revenus.

    Barbezieux-Saint-Hilaire

    L'abbé de Louvois fut nommé à l'évêché de Clermont; mais il ne put accepter cette situation, par suite de son mauvais état de santé. Il n'avait que quarante-quatre ans lorsqu'il mourut le 5  novembre 1718.

    Après sa mort, le marquisat de Barbezieux revint dans la famille de la Rochefoucauld. L'héritière de l'abbé de Louvois fut , en effet, sa soeur, Madeleine Charlotte Le Tellier, qui avait épousé François VIII, duc de la Rochefoucauld.

    De son mariage avec Marie-Louise de Bermond d'Amboise, Alexandre de la Rochefoucauld, fils de François VIII et de son successeur dans la seigneurie de Barbezieux, ne laissa que deux filles; l'aînée, Louise-Elisabeth, épousa son cousin, Frédéric de La Rochefoucauld, duc d'Anville, qui mourut avant son beau-père.

    Ce fut donc le fils du duc d'Anville, Louis-Alexandre de la Rochefoucauld, qui recueillit, en 1762, l'héritage de son aïeul  ; il n'avait que dix-neuf ans. Ce fut un esprit éclairé et ouvert aux idées libérales. Il se fit le protecteur des lettres, des sciences et des arts et les encouragea par sa fortune et sa collaboration.

    Barbezieux-Saint-Hilaire

    Nommé député aux Etats-Généraux de 1789, il applaudit franchement aux idées nouvelles et fit partie du petit groupe de la noblesse qui, dès le 25 juin 1789, se réunit au tiers-Etat.

    L'intérêt qu'il portait aux affaires publiques ne lui faisait pas oublier son marquisat de Barbezieux. En effet, la municipalité de Barbezieux dut demander des secours pour la population ouvrière.

    Le duc demanda aussitôt et obtint du roi une somme de deux mille livres, qu'il adressa à la municipalité, en l'accampagnant de la lettre suivante conservée aux archives de la ville de Barbezieux : 

    Paris, 20 mars 1790.

    Barbezieux-Saint-Hilaire

    << J'ai reçu, Messieurs, avec un vrai plaisir, les témoignages de vos sentiments dans votre lettre du 6 de ce mois; j'ai aussi reçu celle que M. Rouanet m'a adressée le 13, et je l'ai envoyée à M. le contrôleur général, qui dispose encore des fonds dans les provinces qui, comme la nôtre, n'avaient pas d'assemblées administratives; vous pouvez être assurés du zèle avec lequel je poursuivrai le succés de votre demande et que je mettrai toujours à ce qui vous intéresse. J'ai l'honneur d'être, Messieurs, votre très humble et très obéissant serviteur >>. 

                                                  << Le duc de la Rochefoucauld >>.

    Cependant, ne pouvant approuver la tournure que prenaient les événements, le duc de la Rochefoucauld donna sa démission de député et, après la journée du 10 août, il quitta la capitale. Mais le rôle qu'il avait joué était trop important pour qu'il pût songer à se faire oublier. Des assassins le découvrirent dans la retraite qu'il s'était ménagée à Gisors et le massacrèrent le 14 septembre 1792.

    Avec le duc Louis-Alexandre de la Rochefoucauld se termine la longue série des seigneurs de Barbezieux.

    Barbezieux-Saint-Hilaire

    Le château primitif de Barbezieux, dont la construction remontait au temps des premiers seigneurs, avait été complètement ruiné pendant la guerre de Cent ans. Nous avons vu qu'il avait été  reconstruit vers la fin du quinzième siècle par Marguerite de la Rochefoucauld. Ce nouveau château était très important.

    Une vaste enceinte, dans laquelle on pénètrait par trois ponts-levis, était profondément fossoyée sur tout le pourtour. Cette enceinte enfermait une grande cour triangulaire, au fond de laquelle s'élevait l'église de Saint-Imas, qui servait de chapelle au château. A droite de la cour s'élevait le château proprement dit, alors que les dépendances et les servitudes occupaient à gauche une vaste emplacement. Tous les combles étaient bordés de mâchicoulis, de parapets, de chemins de ronde et de guérites.

    Après la mort tragique du dernier seigneur de Barbezieux, ses biens firent retour à sa mère, la duchesse d'Anville, qui eut elle-même pour héritière la veuve du duc Louis-Alexandre, sa bru.

    Le 13 messidor an VI, cette dernière vendit à la famille Levraud tout le domaine de Barbezieux moyennant le prix de 70.000 francs.

    Barbezieux-Saint-Hilaire

    Afin d'éviter la destruction totale du château, la vile de Barbezieux entama, dès l'année 1829, des pourparlers avec la famille Levraud et, le 24 janvier 1845, elle devint propriétaire du château pour le prix de 22.500 francs. Malheureusement le corps de logis du château fut abandonné; mais la porte du nord et les deux tours qui la flanquent furent l'objet d'une restauration consciencieuse.

    On y installa un hospice et un pensionnat de jeunes filles; un théâtre a été installé dans les anciennes dépendances du château.

    Les halles et le Minage faisaient également partie des dépendances du château.

    Les halles ont été détruites en 1845. Elles étaient fort curieuses à visiter; sur leurs piliers on pouvait lire le prix du blé aux époque de grande disette. Le Minage avait acquis par la ville de Barbezieux dès le 1er juin 1810, pour une somme de 17.000 francs. Il servit pendant longtemps de mairie et fut démoli également en 1845.

    Groupée autour de son château, qui la défendait contre les attaques du dehors, la ville de Barbezieux eut de bonne heure une grande importance. Dans son remarquable ouvrage sur l'Antiquité de Saintes et de Barbezieux, Elie Vinet ne croit pas pouvoir assurer que cette dernière ville fût entièrement ceinte de murailles; nous devons cependant supposer qu'il en était ainsi; Tout d'abord, Barbezieux portait le nom de ville et nous savons que seules les agglomérations ceintes de murailles avaient droit à celle appellation.

    Barbezieux-Saint-Hilaire

     

    De plus nous savons que cinq portes donnaient accès dans la ville: c'étaient la porte Orgueilleuse, du côté de Bordeaux; la porte Naudin-Faure, du côté d'Angoulême; la porte Saunière, située entre les deux précédentes ; la porte Rousset, qui commandait la route d'Archiac et la porte aux Tridoux ou porte Balovart, sur la route de Cognac.

     

    Autrefois le territoire de Barbezieux comprenait quatre paroisses: 1 Saint-Imas, dont l'église était, comme nous l'avons dit plus haut, enclavée dans l'enceinte du château. On pourrait encore en retrouver quelques restes dans des maisons et constructions modernes.

     

    2 Saint-Seurin ou Saint-Séverin, dont les murailles subsistent encore, et qui appartenait à un foubourg rural, au sud-est de l'enceinte de la ville.

     

    3 Notre-Dame de Xandeville, petite église paroissiale placée sur le coteau, à l'ouest. C'était le siège d'un prieuré fondé en 1218 par l'abbaye de la Couronne, dans les possessions données à cette abbaye par les seigneurs du lieu. Seule, la croix de l'ancien cimetière marque encore la place du monument.

     

    4 Notre-Dame de Barbezieux, dont le titre s'est modifié en celui de Saint-Mathias, apôtre, parce que d'après la tradition, confirmée par Elit Vinet, on conservait le chef de l'apôtre dans cette grande église. Enfin on voyait, il y a encore quelques années, dans l'enclos de la gendarmerie, la jolie façade de la chapelle de l'ancien couvant des Cordeliers, de style ogival secondaire.

     

    Saint-Mathias était un prieuré de Bénédictins relevant de l'abbaye de Cluny. Ce qui reste de ce monument sert aujourd'hui d'église paroissiale; malgré des déformations successives, c'est encore un monument remarquable.

    L'édifice primitif du douzième siècle serait, d'après certains archéologues, une copie de Saint-Séverin, de Bordeaux.

    Ce qui est certain, c'est que l'ensemble de l'édifice, construit au treizième siècle, est fort intéressant et appartient à un genre d'architecture étranger à la Saintonge, ayant beaucoup des caractères du Roman Bourguignon; cela, du reste, ne saurait être étonnant si, ce qui est vraisemblable, la construction a subi le genre hiératique de l'abbaye mère.

     Barbezieux-Saint-Hilaire

    L'église de Barbezieux est long édifice à trois nefs. Les voûtes primitives s'élevaient cinq mètres plus haut que les voûtes actuelles.

    Un second rang de fenêtres dominait les baies actuelles, dont on ne saurait trop admirer le fini de sculpture des archivoltes. Un sanctuaire de deux travées prolongeait la grand nef.

     

    Le portail, en style ogival secondaire, le clocher, la façade et le sanctuaire actuel sont des substructions plus ou moins heureuses.

    Lcloche de Barbezieux est fort ancienne et par sa sonorité est une des plus belles de la Charente.

    Aujourd'hui Barbezieux est une agréable petite ville, de (4774 hab.), située à trente quatre kilomètres sud-ouest d'Angoulême, sur la route nationale de Paris en espagne. En dehors de l'ancien château et l'église Saint-Mathias, aucun monument ne mérite d'être signalé. Dans la traversée de Barbezieux.

    La route nationale est plantée d'arbres magnifiques et forme une promenade des plus agréables.

    Barbezieux est un centre commercial important. D'excellentes foires s'y tiennent le premier mardi de chaque mois; des foires grasses, qui se tiennent à Pâques, sont très suivies, et réunissent à Barbezieux un grand nombre d'étrangers. Parmi les produits réputés de Barbezieux nous pouvons citer en première ligne les excellentes volailles qui, sous le nom de chapons de Barbezieux, sont des plus estimées et donnent lieu à de très importantes transactions.

    Les eaux-de-vie récoltées dans le pays sont très estimées et sont classées comme Petites Champagnes. Aussi Barbezieux compte plusieurs maisons d'exportation importantes.

    Barbezieux est un noeud très important de voies de communication.

    Barbezieux-Saint-Hilaire

    Desservie par la ligne d'intérêt général de Châteauneuf à Saint-Mariens, celle ville est également reliée aux villes voisines d'Archiac et de Blanzac par de petites lignes d'intérêt local.

    Une route nationale, trois routes départementales et deux chemins de grande communication se croisent à Barbezieux. Ce sont la route nationale de Paris en Espagne ; les routes départementales N°2 d'Aubeterre à Saint-Jean d'Angély, N°3  de Barbezieux à Port-Maubert et N°12 de Barbezieux à Jarnac; les chemins de grande communication N°5 de Barbezieux à Larochebeaucourt et N°31 de SDalles-Lavalette à Barbezieux.

    La commune de Barbezieux est très étendue ; comme superficie elle est la deuxième du canton. Elle est limitée au nord par le Né et à l'est par le Condéon. Le Trèfle, sous-afluent de la Charente par la seugne, parcourt une petite partie de la commune au sud-ouest. On y rencontre quelques hameaux importants : le Maine-Merle, Neufond, et Chez-Loquet, près de la route nationale; Chez-Goujon, sur la route de Saint-Bonnet; Xandeville, sur la route d'Archiac; le Gât, près du Trèfle; les Moreaux, dans le nord de la commune ; Chez-Baron, sur la route de Jonzac ; Chez-Landreau; etc.etc...

    Documentations : Historique et communale de la Charente. J. Martin-Buchey de 1914-1917

     


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    Barret

     

     

     

    Commune de Barret

    Cette commune, la plus vaste du canton et l'une des plus peuplées, occupe le plateau qui sépare le bassin du Trèfle, au sud, du bassin du Né, au nord, et dont le point culminant se trouve presque au centre de la commune, près du hameau des Gois, à l'altitude de cent vingt-neuf mètres.Comme la commune de Guimps sa voisine, la commune de Barret tirait la majeure partie de ses revenus de la culture de la vigne et pourtant la reconstitution du vignoble est loin d'y être terminée; car, sur ce vaste espace de plus de deux mille hectares, on ne rencontre aujourd'hui que cent quarante quatre hectares de vignes reconstituées.

     

    Barret

    La trèfle sert de limite méridionale à la commune et coule dans une vallée, ou de belles prairies fournissent d'excellents fourrages. Au nord de la commune coulent les ruisseaux du Pas-des-Tombes et de la Font-Garaud, qui vont se jeter dans le Né, le premier dans la commune de la Chaise, et la deuxième près de la Magdeleine.On trouve dans la commune, quelques propriétés importantes mais ces propriétés s'adonnent principalement à la culture des céréales.

    Barret

    La commune de Barret est desservie par la petite ligne d'intérêt local de Barbezieux à Pons. Elle est traversée du sud-est à l'ouest par la route de Barbezieux à Archiac (route départementale n°2 d'Aubeterre à Saint-Jean d'Angély). De nombreux chemins d'intérêt commun et des chemins vicinaux ordinaires unissent la commune de Barret aux communes voisines.

    Barret

     

    Le Bourg de Barret (920 hah.), à cinq kilomètres nord-ouest de Barbezieux, est situé au centre de la commune; il ne comprend que quelques maisons près de l'église. Ce dernier monument est une belle église romane Saint-Pardoux classée comme monument historique. Cette église, aujourd'hui dégagée des terres du cimetière, qui figuraient ses belles proportions, forme un rectangle terminé par un abside.

    Le sommet de l'église, ainsi que le clocher, ont été fortifiés postérieurement à la première construction. C'est un monument très intéressant par la pureté du style et la belle conservation des sculptures. Une chapelle gothique a été construite au midi.

    Barret

    La commune de Barret est le siège d'une perception. Les registres paroissiaux ne remontent pas au-delà de l'année 1705.

    Barret

    Documentations : Historique et communale de la Charente. J. Martin-Buchey de 1914-1917

     


  • Berneuil

     

    Commune de Berneuil

    Formant l'extrémité méridionale du canton de Barbezieux, la commune de Berneuil ne se rattache à ce canton que par un seul côté. Limitrophe de la commune de Challignac, au nord, elle est entourée de tous les autres côtés par le cantons de Montmoreau, de Brossac et de Baignes.

    Berneuil

    Cette commune est entièrement comprise dans le bassin de la Charente ; mais, comme elle est très proche de la ligne de partage des eaux qui sépare le bassin de la Charente de celui de la Gironde, le relief du sol est plus accentué que dans le reste du canton de Barbezieux, et l'on rencontre, principalement dans le sud, des collines élevées, dont l'altitude atteint et même dépasse la cote de cinquante mètres.

    Berneuil

     Le Lamaury, qui prend sa source dans la commune voisine de Passirac, traverse la commune de Berneuil du sud au nord, dans sa partie orientale et reçoit, à la limite de la commune, un petit cours d'eau qui vient de la commune de Poullignac. L'ouest de la commune est baigné par le Beau ( qui, dans la partie supérieure de son cours, prend le nom de ruisseau des Forges) et par la Gourdine, petit affluent de ce cours d'eau.

    Berneuil

     

    La majeure partie du sol est consacrée à la culture des céréales ; cependant on rencontre de bonnes prairies dans les vallées et quelque vignobles ont été reconstitués. De bons bois sont répandus, principalement dans le nord et dans l'ouest de la commune.

    Berneuil

     

    Les voies de communication de la commune sont représentées par différents chemins d'intérêt commun. L'un d'eux, qui traverse toute la commune de l'est à l'ouest, vient de Poullignac, dessert le bourg de Berneuil et se dirige vers Condéon. Un autre, qui croise le précédent près du bourg de Berneuil, vient de Chillac et se dirige vers Challignac. Enfin un troisième chemin parcourt, du nord au sud, toute la partie orientale de la commun.

    Berneuil

     

    Le bourg de Berneuil (323 hab.), situé à douze kilomètres sud-est  de Barbezieux, est construit au sommet des collines qui séparent la vallée du Lamaury de celle de la Gourdine. C'est un bourg important qui possède un bureau de poste et où se tiennent, le quatrième jeudi de chaque mois, des foires bien fréquentées. L'église de Berneuil est, après celle de Conzac, la plus remarquable du canton ; elle est classée comme monument historique. Ses vastes proportions et la pureté de ses lignes architecturales, surtout dans la façade et l'abside, en font un type très complet du roman saintongeais.

    Berneuil

     

    Documentations : Historique et communale de la Charente. J. Martin-Buchey de 1914-1917


  • Challignac

    Commune de Challignac

    La commune de Challignac est limitée, à l'est, par le Lamaury, qui sépare de la commune de Brie, et, à l'ouest, par le Beau et son affluent la Gourdine, qui la séparent des communes de Salles et de Condéon.

    L'espace compris entre ces cours d'eau forme un plateau assez uniforme, d'où la vue s'étend au loin. Cette situation était des plus favorables à l'établissement d'un camp retranché; il n'est donc pas étonnant qu'un vaste camp ait été établi à proximité du bourg de Challignac, camp dont la construction est attribuée par les uns aux romains, et par d'autres aux Anglais.

    Challignac

    Quoiqu'il en soit, ce camp est un des plus remarquables parmi les ouvrages de ce genre qui ont subsité dans notre pays. Il se compose d'une enceinte circulaire, dont le diamètre n'est pas inférieur à quatre cent-quarante-six mètres. Le retranchement qui entourait le camp avait plus de vingt mètres de largeur à la base, sur une hauteur de près de dix mètres. Malheureusement certaines parties de ce retranchement ont été détruites, les habitants de la contrée en ayant extrait les moëllons pour construire leurs habitations. L'entrée du camp, située au sud-ouest, donnait en face d'une très abondante fontaine.

     

    Challignac

     Le sol de la commune est assez fertile et les terres y sont en général bien cultivées. Comme dans la commune voisine de Salles, de nombreuses familles vendéennes sont venues s'établir dans le pays. Aussi la principale culture est celle des céréales qui donne des résultats sastifaisants. Quelques bois sont disséminés, principalement dans le nord de la commune. Deux ou trois moulins peu importants représentaient  toute l'industrie.

    Challignac

    La principale voie de communication est la route de Barbezieux à Montmoreau ( chemin de grande communication n°31 de Barbezieux à Salles-Lavalette), qui traverse le nord de la commune. Le bourg de Challignac est desservi par un chemin d'intérêt commun qui, venu de Condéon, se dirige vers Poullignac. Un autre chemin d'intérêt commun, d'un côté unit le bourg de Challignac à celui de Berneuil, et de l'autre côté se dirige vers la commune de Saint-Bonnet. Plusieurs chemins vicinaux ordinaires complètent ce réseau. Le bourg de Challignac (308 hab.), à neuf kilomètres sud est de Barbezieux, est situé dans le sud de la commune. Son église est une église romane, restaurée à la fin du quinzième siècle dans le style ogival. On y remarque des sculptures très intéressantes, où, à défaut du caractère strictement religieux, on constate l'invasion,  dans le domaine de l'art chrétien, de l'esprit satirique de l'époque.

    Les plus anciens registres paroissiaux conservés à Challignac remonte à l'année 1600. La population est répartie dans une cinquantaine de hameaux.

    Documentations : Historique et communale de la Charente. J. Martin-Buchey de 1914-1917

     


  • Guimps

     

    Commune de Guimps

    Située à l'extrémité occidentale du canton, la commune de Guimps produisait autrefois, en grande quantité, des vins estimés. Aussi la disparition du vignoble lui-a-t-elle porté un très grave préjudice et sa population, qui dépassait encore mille habitants dans le dernier quart du dix-neuvième siècle, est-elle descendue, lors du dernier recensement (2011),  au chiffre de  quatre-cent-soixante-quatorze habitants.

    Guimps

    Depuis la reconstitution  du vignoble, quelques plantations nouvelles ont été faites ; mais elles sont peu nombreuses et se répartisent seulement sur une étendue de cinquante-cinq hectares. La commune de Guimps est traversée, de l'est à l'ouest, par le Trèfle, qui rejoint, un peu au-dessous du bourg de Guimps par le Petit-Nouzillac, Les vallées de ces deux cours d'eau sont fertiles et renferment de bonnes prairies. Près de mille hectares sont consacrés à la culture des céréales et des plantes sarclées.

    Plusieurs moulins à eau étaient mis en mouvement par le Trèfle et quelques moulins à vent dressaient leurs ailes au sommet des collines. La principale voie de communication de la commune de Guimps est la route de Barbezieux à Jonzac ( route départementale n°3 de Barbezieux à Port-Maubert). Un chemin d'intérêt commun, qui dessert le bourg de Guimps, se détache de cette route, et se dirige, au nord, vers la commune de Barret et au sud, vers le bourg de Lamérac. De nombreux chemins vicinaux ordinaires sillonnent la commune en tous sens. Le petit bourg de Guimps ( 474 hab.), à huit kilomètres ouest de Barbezieux est agréablement situé sur la rive droite du Trèfle. Il possédait autrefois un château dont il subsiste une tourelle assez bien restaurée. Cétait la propriété de la famille Cosson, dont un menbre, Louis Cosson, fut maire d'Angoulême pendant plus de sept ans, au dix-huitième siècle.

    Guimps

    L'église de Guimps est une église romane, qui a été retouchée à différentes époques. On y remarque une  épitaphe très curieuse. C'est celle d'un ancien curé, Gascon d'origine, mais saint de profession et absolument recommandable par ses vertus sacerdotales. Il s'appelait Jean Demenise et il mourut en 1630. l'église de Guimps était autrefois le siège d'un prieuré-cure dépendant de l'abbaye de Baignes. Près du petit hameau de Chillaud, on a trouvé de nombreux vestige laissant supposer l'existence, en cet endroit, de villas romaines. Les villages sont nombreux dans la commune de Guimps ; mais, comme dans la commune voisine de Montchaude, la plupart sont peu importants.

    Documentations : Historique et communale de la Charente. J. Martin-Buchey de 1914-1917